mardi 9 février 2021

Mardi, le 9 février 2021

Il m’arrive de temps en temps de vous donner une minute de nourriture solide venant des grands mystiques. Écoutons cette page de Maurice Zundel. Il faut nous familiariser avec ce merveilleux paradoxe. Dieu est Dieu parce qu’il donne tout, d’où il résulte que Dieu ne peut nous toucher que par son amour, car il n’est rien d’autre – comme nous ne pouvons l’atteindre que par le nôtre. C’est pourquoi Dieu est nécessairement en face de notre brutalité, un Dieu menacé, un Dieu qui peut mourir, un Dieu en agonie jusqu’à la fin du monde, un Dieu crucifié, un Dieu dont les cieux est la mesure de notre liberté. Ce n’est pas un Dieu jaloux, ce n’est pas un Dieu qui puisse entrer en compétition ou en rivalité avec nous. Il faut donc que l’homme acquière toute sa valeur pour que Dieu lui apparaisse dans toute sa gloire. Cela veut dire que le règne de l’homme et le règne de Dieu coïncident. Il n’y a entre eux ni antagonisme ni impossibilité. La grandeur de Dieu ne peut se révéler que dans la grandeur de l’homme. Un homme rabougris se donnera toujours un Dieu limité. Si l’homme demeure objet, en effet Dieu ne peut être à ses yeux qu’un despote c’est-à-dire finalement une idole, un faux dieu. Bonne journée.

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